Cette danse est exhibée lors des manifestations de joie tels que le mariage, la naissance et dans certains cas pour les danses mortuaires de lever de deuil.

Le mot provient du verbe « Eryunda » signifiant produire des bruits en jetant par terre. Ici c’est le coup de pied qui le produit.

a) Origine : Somiya est le village où le munde a commencé dans le Groupement de Kanzoka. Elle s’est propagée successivement chez Nzighu de Lughutu, Talangira de Lughongo, dans le Ngulo dans le village de Misaghalyo vers les années 1910. Les danseurs de Vusingiri l’ont transformé et ils l’ont d’abord appelé Kitswetswe et finalement Munde. Les autres foyers de cette danse sont Musasa et Mutsogha.

b) Les danseurs : Lorsqu’il s’agit des manifestations de joie, ils sont appelés Vasati, tandis que pour les danses mortuaires, sont appelés Valiri. Ils s’habillent comme suit :

  • Sur les bras : erighusu ou vihungo sur lesquels pendent les cordes terminées par des touffes de raphias (evisumbusumbu). « Visumbusumbu » ou vihungo peuvent être remplacés par des branches d’arbres.
  • Aux hanches : ils portent une cordelette sur laquelle pendent les fibres de raphia (ovusoko). Autrefois, ils ne portaient qu’un cache-sexe (Omubindo).
  • Sur les jambes : Au-dessus des chevilles, ils y attachent des clochettes (esyonzogha ou esyonzumbo).

c) Les tambourinaires : Les batteurs des tambours sont au nombre de trois et leurs costumes se différencient de celles des danseurs. Ils s’appellent selon les circonstances avawati pour les danses de réjouissance et avaghoma pour les danses mortuaires. Le batteur de grand tambour le soutient par une lanière (Omulemba) autour de la jambe. C’est le tambour qui offre le rythme de la danse. De gauche à droite des tambours à peau lancée s’appellent :

  1. Omukele, akakeleya, akakereghese, akapula (le petit tambour)
  2. Embulu, eritundu, akasedeku, omukinza (le tambour moyen)
  3. Enzumbirya, ekivamwegha, engoma nene (le grand tambour)

La danse varie selon le battement de ces tambours.

d) Déroulement :

  1. Entrée : Par le coup de tambour les danseurs en chaîne en secouant les clochettes (esyonzumbo) en chantant :

Ahunge tulimwasa, ee Ahungee tulimwasa n’ovutseme. Enfin nous voici venir avec joie. Entretemps le batteur de petit tambour commence. Le grand tambour enchaîne par des coups plus forts (emisambo) pour réveiller les spectateurs. Ensuite le tambour moyen (Embulu) est battu et le trémoussement commence. Aussitôt que les danseurs arrivent devant le public, ils les saluent en s’inclinant un peu. Un petit silence de mort écrase l’ambiance.

2. Les chœurs :

Le trémoussement commence (emititiro). Ils implorent d’abord l’inspiration des ancêtres en se couchant. Ils chantent en tenant les genoux ! Oye le, Oye le.

  • Erisatir’omo kikuva (Mouvement de la poitrine)

Les danseurs fortifient les muscles de la poitrine et les hanches. Ils font un mouvement de va et vient, en avant et puis en arrière. Ils sont en file indienne.

  • Ovundaku : (ventre creux)

Les danseurs feignent avoir faim. Ce geste signifie que même si vous souffrez de faim, il faut avoir le courage de créer une ambiance de joie autour de soi.

  • Akatsiva : (s’épervier) :

Les danseurs miment l’épervier planant pour chercher sa proie, en battant les bras tendus, ils implorent le soutien de nos ancêtres éveillés par les vrombissements des tambours car ils furent aussi danseurs. Les chansons s’entremêlent à la danse.

  • Erivindukana ko : (danse d’entrelacement)

Les danseurs s’entrelacent pour marquer la solidarité dans le partage de la joie et de malheur.

  • Eryuta emisero (danse d’un côté)

C’est une danse que nous pouvons comparer à la pavane. Le danseur appelle ici son partenaire à conjuguer l’effort avec lui. Il nous rappelle la réciprocité de nos actions.

  • Erisata ivanunamire (danser en étant incliné)

Ce danseur nous rappelle notre dernier jour de vie sur la terre. La terre nous attend tous. Ils implorent ensuite l’inspiration de nos ancêtres.

  • Erisata ivanawite omo mbindi : (on danse les mains aux hanches)

Cette danse nous rappelle l’unité du corps symbole de l’union entre les hommes.

Le danseur se nous présenter devant vous en dansant, il vous tend les mains, il les met sur les épaules avec un air suppliant. C’est demander quelque chose. Le spectateur offre un cadeau au danseur (erisava omusati). Tout ce que les danseurs reçoivent individuellement est consigné dans le panier ou une corbeille afin de procéder à un partage équitable à la fin de la séance. La bière offerte en pleine séance est placée au centre du cercle, et chaque danseur étanche sa soif. La danse se termine ainsi et les danseurs se retirent en file indienne.

Les villages (jusqu’en 1995) pratiquant encore cette danse sont Kasanga, Vukoka (Mutanga) et Misaghalyo. Le danseur principal est Mupini de Muhuno.

Tiré de l’Ouvrage « Les danses folkloriques Nande » de KAKULE TATSOPA WA MUGHALITSA, Goma 1995.

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