Pour répondre aux préoccupations des Nande de la diaspora qui ont souvent des difficultés pour trouver des noms authentiques Nande à donner à leurs nouveaux-nés, nous proposons ci-dessous 100 noms recensés par le P. Lieven Bergmans, Assomptionniste et pionnier de la recherche sur la culture Nande.
Chez les Nande, le nom est (traditionnellement) donné par :
- La sage-femme
- Les femmes qui assistent à l’accouchement
- La maman du nouveau-né
- Les membres de famille
- Les amis du couple
Le choix du nom dépend de :
- Circonstances de l’accouchement
- Lieu d’accouchement
- Condition physique du nouveau-né
- Rélations maritales au sein du couple, etc.
Certains noms sont des compliments ou des moqueries de la femme à son mari ou à sa belle-famille. D’autres noms sont donnés quand la personne est déjà adulte. Dans ce cas, ce sont les hommes ou les femmes du village qui donnent un nom à la personne pour ce qu’elle est ou a fait de bien ou de mal au sein de la Communauté du village. Il arrive également que l’un ou l’autre jeune homme ou jeune fille s’attribue à soi-même un surnom. Exemples : Kavuno : celui ou celle qui est bavard ; Kavwaro : celui qui aime s’imposer dans le groupe ; Syayipuma : un homme méchant mais qui ne fait du mal que si on le taquine ; Isevambesa : un homme qui met au monde plusieurs jeunes filles ; Kyamihimbi : celui qui a des gros mollets, etc.
- Karuke : de la maigreur
- Kasoya : qui a fleuri
- Kirimbwi : qui a fleuri
- Kaswavene : elle a fermenté
- Katuve : eau non salée tirée des haricots remplaçant le sel qui fait défaut
- Ngawakasula : A la naissance de l’enfant on était réduit à manger cette sorte de rat
- Kavindu : des biens
- Vyalengera : qui arrive exactement au moment fixé, notamment au moment où l’on a beaucoup mangé
- Kataliko : petit ndaliko
- Kiro : la nuit
- Kaghoma : de la pleine lune
- Nyavatende : mère des nouveaux circoncis
- Kalimuli ou Kalyumuli : qui est en brousse, au champ
- Kyanduvukira : ce qu’on reçoit par hasard
- Mukesyavuta : une petite fille qui n’enfante pas
- Kavutirwaki : à quoi bon naître pour lui ?
- Ngamuhavyaki : Pourquoi lui donner quelque chose ? Cet enfant mourra comme ceux qui l’ont précédé
- Kalengekanya : Au sujet de qui on a pensé que….
- Kangitsi : qui a de l’angoisse, de l’inquiétude
- Kahula : mouche à miel
- Kayuki : petite abeille
- Katondolo : soupe à haricots
- Sikolyahali : Les chèvres amènent loin. Mon mari est allé me chercher loin
- Simuli : Il n’ya rien, parole d’avare
- Sikavyaholo : cela ne se trouve pas facilement. Si j’ai de quoi vivre, c’est parce que je travaille dur
- Vulimba : le secret ; enfant dont l’attente a été gardée secrète jusqu’à la fin
- Nyavingikaghusa : Nyavingi= mère de l’abondance ; kaghusa= ce qui est à rejéter. Malgré leur bien-être, les parents de l’enfant qui vient de naître n’étaient pas heureux
- Kakindo : Petite fibre de raphia. Née le jour qu’on cherchait du raphia avec lequel on fabrique les nattes
- Wayisalire : tu es vraiment chez toi, la mère exprime sa gratitude envers son mari pour le bonheur et gaité qui règne dans son foyer
- Kimeme : celui qui est aimé, gâté
- Mbakwiravyo : je mourrai à cause des biens payés pour m’avoir
- Kavakwamwa : celle qu’on va poursuivre, mon mari et sa famille m’en veuelent
- Vyatsakaluva : les disputes commencent vite
- Mbughavinywa : celle qui parle beaucoup : Mon mari se dispute continuellement avec moi
- Mbalutwirandi : A qui ferais-je supporter les frais des dommages que je subis ?
- Sivilondire : Ce n’est pas encore jugé. Malgré mes multiples réclamations, on continue à me poursuivre injustement
- Syaminya : Elle ne savait pas : Au moment de me marier, je ne m’imaginais pas que mon mari était méchant à ce point
- Sihalikyolo : Il n’ya rien de facile. Ici, on me tracasse toujours
- Siviholya : Les coups ne font pas mourir
- Kyakwavolera: Celle qui paye les frais des dommages causés par autrui
- Vyaghovolera : Au frais de qui on fait un dommage
- Tasivyatsuka : Qui ne sait pas par quoi commencer. Peu importe ce que je fais, mon mari continue toujours à me mépriser
- Vanasyaluha : Ah, elles risquent de se fatiguer
- Vanganaenda : Elles peuvent s’en aller. Mon mari répète sans cesse : tu peux t’en aller
- Virimumweyo : Les choses sont dans le cœur. Je supporte toutes les accusations mais je ne les oublierai pas
- Mbavughavolo : un jour je parlerai
- Wikalirwaki : pourquoi siège-t-on contre moi ? Je suis injustement poursuivie par mon mari et les
- Wayire : Je me sens comme une étrangère ici puisqu’on me méprise
- Ngamuhavyaki : Pourquoi lui donnerais-je quelque chose ? Voilà ce que mon mari me répète souvent puisqu’il ne m’aime plus
- Kasekemwa : Celle qu’on dédaigne. Mon mari me dédaigne parce que je ne suis pas forte
- Mbakuliraki : On me méprise ici. Je risque d’être renvoyée
- Vasiyirwandi : chez qui la laisser grandir ?
- Sivanzire : Ils n’aiment pas. Mon mari et les siens ne m’aiment pas
- Mukalisimundu : La femme n’est pas un être humain. Mon mari et les siens me traitent comme une simple bête
- Barumawaki : Pourquoi es-tu venue ici ? Mon mari me poursuit sans raison
- Mbayahi : où irai-je ? On m’en veut ici mais je suis dans l’impossibilité de m’en aller parce que je n’ai plus de famille
- Mbayirevya : je veillerai sur moi-même puisque mon mari est paresseux
- Katavu : Je n’ai aucun secours à attendre ni de mon mari ni des siens
- Katsumirwaki : Pourquoi l’injurier : je ne reçoit rien de mon mari paresseux
- Taunza : celle qui n’achève pas. A cause de sa paresse, mon mari n’achève jamais la préparation du champ qu’il a à débrousser
- Vangahi : Combien des femmes ? La maman interpelle son mari qui a plusieurs concubines : combien des concubines as-tu ?
- Talaleka : celui qui ne dort pas chez lui. Mon mari a l’habitude de me laisser seule la nuit
- Kinywasilwanzo : une bonne parole n’est pas encore de l’amour. Tu me promets beaucoup, mais je ne reçois rien
- Kivuwakihwa : ce qui est dit, est fini. J’accepte mon tort, ne reviens donc plus là-dessus
- Vivyavuno : Tu me défends de donner à manger aux membres de ma famille. Je le fais malgré ton interdiction
- Sivakimuronda : on ne la cherche plus : c’est parce que j’ai laissé passer les bonnes occasions que je dois me contenter d’un imbécile comme toi
- Sekerwa : celle dont on rit. Tu es gentil pour moi quand tu te trouves près de moi ; mais dès que tu te trouves avec d’autres femmes tu te moques de moi
- Mwanawavene : Enfant d’autrui. Peut-être mon mari me chassera parce qu’il m’accuse injustement d’infidélité
- Sivasingana : Elle ne peut pas avoir raison
- Sikulisimwa : impossible de recevoir un remerciement ! Mon mari ne sait jamais montrer sa gratitude ni reconnaitre mes mérites
- Silulegha : La difficulté ne s’annonce pas. Je me croyais heureuse. Hélas, ce n’est pas le cas !
- Vikasimbaki : Pourquoi gémissent-elles, ces malheureuses ? Même si je suis malade, mon mari ne me regarde pas
- Sikulyahitya : Il n’y a personne qui donne
- Kaherivwa : celle qu’on voudrait perdre. On me traite sans respect pour que je m’en aille
- Vikalirwaki : A quoi siéger pour cette affaire ? Mon mari et sa famille me poursuivent pour rien
- Vyavugha : ce qu’on dit
- Vakatsuraki : Pourquoi les autres m’envient-elles ?
- Katsongeri : qui accuse les autres. Les autres femmes de mon mari me méprisent, elles m’accusent souvent chez lui
- Kahighana : Celle qu’on renvoie partout. Les femmes de mon mari insistent qu’il me renvoie
- Muliwavyo : qui consomme les biens
- Ngalyavuyira : Je mange sans rien faire. La femme préférée qui brave l’envie de ses coépouses
- Sivayitsuma : on ne peut pas renoncer aux femmes
- Matsande : Les peines. Je suis une malheureuse
- Mwengevalwahe : D’où viendra le généreux ?
- Mwiravalwahe : Un ami, d’où viendra-t-il ? Personne ne m’aime
- Mbayirengya : Je m’en irai par-delà les montagnes si tu continues à me malmener
- Siviherya : La dot ne m’empêche pas de m’en aller. Fais attention, sinon je pars
- Syauswa : celui qui ne doit pas être jeté malgré sa faiblesse, son handicap, sa maladie
- Kitetu : celui ou celle qui bégaie
- Ngambiseke : parce que son enfant pleure souvent la nuit, la maman aimerait avoir des tiges sèches de roseaux pour faire la lumière
- Vahulene : parce qu’ils s’aiment, les parents s’appellent souvent l’un l’autre : Nom donné par les membres de famille ou les amis
- Mutsanga : celui qui rend heureux : Nom donné par les amis ou membres de famille
- Syaghendakuki : pourquoi les chèvres sont-elles parties. La dot versée pour la femme est considérée comme perdue à cause de sa paresse
- Sivahikyako : Elles ne sont pas à marier. Ma femme et toute sa famille ont un si mauvais caractère que je déconseille à qui que ce soit d’y prendre femme
- Kivalyamundu : La parole qui mange quelqu’un. On me trompe. J’ai prêté quelque chose et quand je réclame ce qui me revient on me répond : Tais-toi sinon on te tue
- Mukekulu : une sage-femme
- Nyinyavyala ou Nyinyivyala ou Nyakovyala : Belle-mère
- Mwalyana : Belle-fille
- Mulamu : Belle-sœur
- Songali : Tante
Extraits de « Les noms Nande (1971) du P.Lieven Bergmans, Editions ABB, B.P. 48 Butembo »